TRADUIRE
LA LIBERTÉ :
LA
LITTÉRATURE ROUMAINE FACE AU VIDE DE LA LIBERTÉ
RETROUVÉE
Jean-Louis COURRIOL
Université « Jean Moulin » Lyon 3, France
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Ainsi,
dans Ordinea, Alexandru Ecovoiu s'efforçait d'esquisser autant un
personnage
qu'une expérience humaine à un moment historique assez précis.
L’Ordre
rompt
avec le récit à la première personne fort pratiqué ces dernières
décennies à l’Est
et
surtout en Roumanie pour revenir au mode narratif à la 3-e personne,
avec un
personnage
qui veut devenir un acteur capital dans la grande Histoire. Ni plus
ni moins
qu’un
chef politique (sinon d’état) qui mette de l’ordre (d’où le
titre) dans ce pays à la
dérive
(à cause de la nouvelle démocratie), pays qu’il appellera Virto
(et ses habitants :
Virtonnais
!)
Après
une jeunesse dissolue (surtout dans l’alcool), Filip, le
protagoniste,
se réveille un beau jour de ses trente ans, bouleversé par la
révélation
qu’au commencement il n’y avait pas le Mot, mais l’Ordre
et
il décide d’en mettre partout, à commencer par sa propre vie,
prêt à se
forger
une image nouvelle qui impressionne ses compatriotes. Il renonce
donc
à boire, trouve un emploi (de façon à pouvoir inscrire sur sa
carte de
visite
« juriste »), s’habille de manière élégante, va au théâtre
et dans les
salles
de concert en compagnie de sa Maman, s’achète une voiture
étrangère
(d’occasion) qu’il prend soin de garer devant le Parlement ou
autres
ministères, fait du tennis (pour fréquenter les classes montantes)
et...s’achète
trois gros cahiers pour y marquer ses pensées et sa stratégie
politique,
(un cahier par projet autocratique) !
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